Selon une dépêche de l’AFP, les députés et les sénateurs ont échoué mardi à se mettre d’accord sur le projet de loi sur la transition énergétique, sur lequel l’Assemblée nationale, après une ultime navette, aura le dernier mot, selon des sources concordantes.

Le Sénat, à majorité de droite, refuse de fixer une date-butoir à la réduction à 50% de la part du nucléaire dans la production d’électricité, alors que l’Assemblée, à majorité de gauche, approuve la date de 2025 proposée par le gouvernement.

La commission mixte-paritaire (sept députés-sept sénateurs) a pris acte de cette divergence. L’Assemblée va, au printemps, modifier le texte adopté début mars par le Sénat, qui va ensuite une dernière fois examiner le projet de loi, avant que l’Assemblée nationale ne tranche définitivement.

Si nous ne sommes pas d’accord sur les objectifs, on ne peut pas fixer de feuille de route. Mais sur les actions concrètes, nous respecterons le travail accompli par le Sénat, a déclaré à l’AFP le député socialiste François Brottes, président de la commission spéciale de l’Assemblée sur ce projet, et qui présidait la CMP.

Dans un communiqué commun, les groupes UMP de l’Assemblée et du Sénat ont regretté un échec de la CMP provoqué par la majorité socialiste. L’UMP dit non à une sortie prématurée du nucléaire, l’UMP dit non à un doublement de la facture d’électricité des Français pour rejoindre nos voisins allemands qui payent cher leur politique de sortie du nucléaire et enfin l’UMP dit non au doublement des émissions de CO2 et de gaz à effet de serre, provoqué selon elle par la réduction du nucléaire.

A l’inverse, les écologistes membres de la CMP, le député Dénis Baupin et le sénateur Ronan Dantec se sont réjoui que la mobilisation et le bon sens aient permis de préserver l’ambition de ce texte majeur du quinquennat, à la hauteur des engagements présidentiels.

De même, Greenpeace France a estimé que la confirmation par la majorité présidentielle de la réduction de la part du nucléaire est le signal politique qu’il faut désormais faire de la place aux renouvelables. Mais, a ajouté l’organisation le gouvernement doit passer à l’action, sans attendre que la loi de transition énergétique soit mise en oeuvre, ce qui prendra près d’un an. Pour cela, il faut sous 18 mois, raccorder 2,5 GW d’éolien terrestre, soit 1.000 éoliennes, et autant de solaire.

On a perdu beaucoup de temps au Sénat, qui a complètement détricoté le texte de l’Assemblée nationale. A la sortie du Sénat, le texte a remis en cause les engagements du Président de la République sur la réduction de la part du nucléaire dans la production électrique, le texte de loi a complètement transformé ce qui était prévu pour le développement des énergies éoliennes alors que c’est un atout majeur qu’il faut qu’on développe dans notre pays (…). J’aurais voulu que le Sénat soit sage, a déclaré Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV sur Public Sénat.